Explosion du nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire : Déployons des solutions avec les personnes concernées

Le cri du cœur des Restos a eu le mérite de susciter l’engagement de tous et, aujourd’hui, les dons affluent. Mais l’alerte avait déjà été donnée : chaque année, le Fédération Française des Banques Alimentaires publie des chiffres alarmants, des chiffres qui ont été multipliés par 3 en 10 ans ! Sans compter tous ceux qui n’osent pas pousser la porte des banques alimentaires. Jusqu’à quand ? Les Jardins de Cocagne, Ateliers chantiers d’Insertion, ont une double raison d’être : accompagner les personnes en situation de précarité vers l’emploi et nourrir toutes et tous avec des produits bio, locaux. Forts de leurs 30 ans d’expérience, ils l’affirment : des solutions existent, qui engagent les personnes pour une sortie de la précarité alimentaire !

Mailler le territoire d’espaces de bien vivre alimentaire

L’histoire nous l’a montré, une politique volontariste a le pouvoir de changer la donne. Après la crise de 1929, aux États-Unis, en complément de la mise en place des premiers systèmes publics de dons alimentaires, le New Deal de Roosevelt s’est traduit par une politique offensive contre la pauvreté rurale et le développement de l’auto-production. Dans les années qui suivent, se déploie une politique ambitieuse : un programme national de jardins nourriciers1, une administration dédiée, un financement massif, le recrutement de jardiniers parmi celles et ceux qui avaient besoin d’un travail … Aujourd’hui, les Jardins de Cocagne s’inspirent du passé et innovent en fonction des besoins des territoires : jardins collectifs en pied d’immeuble, ateliers cuisine, épiceries itinérantes, tandis qu’au national, le Réseau Cocagne a mobilisé tous ses adhérents partout en France pour approvisionner les personnes en situation de précarité alimentaire en Paniers Solidaires, des paniers de légumes bio produits au sein des chantiers d’insertion auxquels est joint un accompagnement alimentaire (cuisines nourricières, conservation, auto-production …). Autant de solutions qui n’attendent que l’arbitrage des fonds « Mieux Manger pour Tous » pour se déployer.

Penser global et oser le cercle vertueux avec les chantiers d’insertion

Précarité alimentaire & difficultés d’accéder à l’emploi, tout est lié et quoi de plus satisfaisant pour un salarié en parcours d’insertion que de produire une alimentation saine et durable qui bénéficiera à tous, y compris à ceux qui ont un budget limité, comme eux ? Les Jardins de Cocagne contribuent à l’émancipation des personnes à travers, à la fois, le retour à l’emploi, l’accès à une alimentation de qualité et la participation à une activité économique écologique et relocalisée. Ces chantiers d’insertion sont aussi des leviers pour la transition agricole et alimentaire : création d’emplois solidaires, parcours apprenants et qualifiants, passerelles avec les secteurs professionnels … Alors que l’État s’apprête à présenter sa Stratégie Nationale pour l’Alimentation, la Nutrition et le Climat (SNANC), partie intégrante de la planification écologique, le Réseau Cocagne appelle de ses vœux une politique interministérielle qui permettrait de démultiplier ses dispositifs à la jonction du social, de l’alimentation et des enjeux environnementaux.