Circuits courts Bio Solidaires

Parmi les solutions mises en place par les Jardins de Cocagne pour rapprocher producteurs et consommateurs : les épiceries itinérantes.

Les Jardins de Cocagne
des structures non lucratives au service des circuits-courts bio

La loi EGALIM a tenté de résoudre l’équation sans grand succès pour l’instant : tout l’enjeu de la relocalisation de notre alimentation est de construire une filière de la fourche à la fourchette qui garantisse la juste rémunération des agriculteurs. Comment assurer le conditionnement, la transformation, la distribution des produits, à l’échelle d’un territoire, pour une alimentation locale, de qualité, accessible à tous, sans rogner sur le prix payé aux agriculteurs ? Les Jardins de Cocagne, Ateliers Chantiers d’Insertion, en recherche d’activités économiques apprenantes, se proposent de jouer l’interface entre producteurs et consommateurs locaux, en prenant en charge les tâches nécessitant de la main d’œuvre. Déjà opérationnels sur plusieurs territoires français, le déploiement de ces circuits-courts bio solidaires serait un formidable moyen de former « une armée » de personnes capables de contribuer à la transition alimentaire.

Les Jardins de Cocagne,

Créateur de liens entre producteurs et mangeurs

Les Jardins de Cocagne, fermes maraîchères biologiques en insertion, commercialisent leurs légumes bio sous forme de paniers hebdomadaires vendus à des adhérents-consommateurs (1,26 millions de paniers distribués sur 1 500 points relais en 2022). 

Quand la liste des adhérents aux Paniers Cocagne s’est allongée, les Jardins en ont fait profiter les producteurs bio locaux et ils ont ajouté aux Paniers de légumes des produits complémentaires (œufs, fruits…). 

En 2010, la coopération s’est structurée et certaines Organisations Économiques de Producteurs Bio se sont appuyées sur les Jardins de Cocagne pour assurer le conditionnement et la livraison des produits bio locaux. Ainsi, dans le pays nantais, les agriculteurs de Bio Loire Océan se sont alliés à 2 Jardins de Cocagne pour créer Paniers Bio Solidaires, une plateforme qui livre 2 000 paniers/semaine.

L'emploi et la formation,

des défis pour la filière alimentaire

Avec 22 % de salariés détachés, le secteur agricole est celui qui utilise le plus ce mode de recrutement. Par ailleurs, la relocalisation de l’alimentation et la vente directe a augmenté le besoin en main d’œuvre. 

« Avec une problématique de renouvellement des générations agricoles, une augmentation du salariat dans les fermes (notamment lié à la diversification des fermes et la vente directe), mais une précarité des emplois et de fortes mutations des exploitations, le capital humain et la performance sociale sont des enjeux prioritaires pour répondre aux défis à venir dans le secteur agricole » (cf. rapport Actif’Agri du Ministère de l’Agriculture – 2019).

 

Construire des filières solidaires en s’appuyant sur des Ateliers et Chantiers d’Insertion permet de former les salariés en insertion aux métiers de l’agro-alimentaire et de placer le travail des personnes en situation précaire au cœur de la solution. Objectif : penser des parcours professionnalisants avec le secteur professionnel au service de la transition agricole et alimentaire.

Les filières bio solidaires

un enjeu de santé publique et de justice sociale

Avoir une alimentation variée, avec des produits frais, de qualité a une incidence certaine sur notre santé (tout comme produire sans intrants phytosanitaires chimiques de synthèse impacte positivement celle des agriculteurs). 

 

Parmi les conséquences de la délocalisation et l’ agro-industrialisation de notre alimentation, en France, le diabète progresse de 4,5 % par an, avec en 2021, 4 millions et demi de personnes touchées. Cette
problématique touche d’autant plus les populations défavorisées des pays industrialisés avec, chez elles, une plus forte prévalence de maladies chroniques, de surpoids et d’obésité, tandis que les personnes ayant recours à l’aide alimentaire sont davantage touchées par les maladies comme l’obésité et le
diabète (Abena, 2011). Ainsi, les inégalités de santé se cumulent aux inégalités sociales. 

 

Il est donc prioritaire aujourd’hui de créer des dynamiques vertueuses locales permettant aux personnes en situation de précarité d’accéder à une offre alimentaire bio tout en garantissant une juste rémunération du travail des agriculteurs.