L’économie inclusive au service du bien vivre alimentaire

La crise que nous traversons a eu un impact direct sur l’explosion du nombre de personnes en situation de précarité alimentaire (9,2 millions), et ce chiffre va continuer de croître dans les années à venir. Naturellement, les Jardins de Cocagne se sont mobilisés, notamment dans l’urgence pour approvisionner l’aide alimentaire, mais aussi pour créer les conditions de la coopération favorisant un accès universel à des produits bio locaux. Pour démultiplier les actions des Jardins de Cocagne sur le terrain contre la précarité alimentaire, le Réseau Cocagne avait candidaté au Plan de soutien exceptionnel aux associations de lutte contre la pauvreté lancé dans le cadre de « France Relance » par le Ministères des Solidarité et de la Santé. Nous venons d’apprendre que nous étions lauréat de cet appel à projets. Une bonne nouvelle qui marque une montée en puissance des actions de lutte contre la précarité alimentaire.

1-  L’alliance de l’insertion et de la l’agriculture : une réponse originale de lutte contre la pauvreté

Le Réseau Cocagne rassemble plus de 100 Jardins de Cocagne partout en France. Fermes biologiques en insertion, les Jardins de Cocagne ont une expérience de terrain tant sur l’accompagnement social que sur la construction de systèmes alimentaires. Face à l’augmentation de la précarité alimentaire, le Réseau Cocagne s’est fixé un nouvel objectif : remettre les personnes en situation de précarité au cœur des économies d’inclusion alimentaire. Comment ? en accompagnant les Jardins dans la mise en œuvre d’innovations autour du bien vivre alimentaire (épiceries ambulantes, marchés solidaires, circuits d’approvisionnement solidaires, tiers lieux nourriciers à dimension sociale …).

2- Transformer les pratiques à partir de coopérations sur le terrain : l’expérience du COVID19

Les Jardins de Cocagne, par leur activité de production maraîchère, ont pu rester ouverts lors du premier confinement. Face à la crise sociale qui s’annonçait, il leur a été assez naturel de renforcer leurs actions d’accessibilité alimentaire. Cela étant dit, l’aide exceptionnelle octroyée par la DGCS et coordonnée par le Réseau Cocagne a eu un effet qui a dépassé les attentes :

  • Ce soutien financier et la nécessité, pour les banques alimentaires, de relocaliser leurs approvisionnements pour les sécuriser et de proposer des produits de qualité, a démultiplié les demandes d’approvisionnement en légumes frais auprès des Jardins de Cocagne
  • A travers l’action, les structures ont appris à travailler ensemble, ce qui a déclenché un cercle vertueux et des envies de pérenniser les partenariats.
  • La diversité des dispositifs mis en place (paniers solidaires, vrac solidaire, …) et le travail d’accompagnement mené par le Réseau Cocagne ont permis à de nouveaux Jardins de Cocagne de s’inscrire dans la dynamique.

Résultats 2020 :

  • 46 tonnes de légumes bio en vrac ont été distribués en 2020 à 8 500 familles dans le besoin
  • des dizaines de partenariats se sont créés entre des Jardins de Cocagne et des antennes du Secours Catholique, du Secours Populaire, des Restos du Cœur, des CCAS, des épiceries sociales et solidaires, …
  • Le Réseau Cocagne prévoit de distribuer 124 000 Paniers Solidaires Cocagne en 2021 (chiffre qui a explosé avec un dépassement de l’objectif prévu pour 2022).

3- Remettre les personnes exclues au cœur des systèmes d’accessibilité alimentaire

Parmi leurs nouvelles activités, les Jardins de Cocagne ont développé tout un panel d’outils d’accompagnement dans une démarche d’éducation populaire : animations pédagogiques, jardins partagés, ateliers cuisine, cuisines mobiles, …Ces activités sont d’autant plus bénéfiques qu’elles s’appuient sur des personnes en situation d’exclusion : les salariés des Jardins en parcours d’insertion. Cela engendre un changement de posture : de salariés en parcours, les jardiniers deviennent animateurs de chantiers coopératifs ou d’ateliers cuisine …Cette expérience, associée aux formations que propose le Réseau Cocagne, peut les amener à exercer – à terme – de nouveaux métiers de la transition alimentaire. Les salariés en insertion seront peut-être les futurs porteurs et animateurs de projets d’accessibilité alimentaire.

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Contacts presse:

Angélique Piteau – Réseau Cocagne

communication@www.reseaucocagne.org